Baselworld 2016: L'Alpina Seastrong Diver Heritage

Baselworld 2016: L'Alpina Seastrong Diver Heritage

Près de cinquante ans après sa première apparition, la montre de plongée Alpina « Seastrong 10 » Super Compressor retrouve sa place dans le catalogue Alpina sous les traits de la « Seastrong Diver Heritage ». Bien plus qu'une réplique, il s'agit de la réinterprétation moderne d'un classique de l'horlogerie suisse.

L'histoire 

« Lorsque la montre étanche est arrivée sur le marché il y a 15 ans, certains pensaient qu'il s'agissait seulement d'un effet de mode ou d'un gadget commercial. Après tout, rien ne vous oblige à porter votre montre quand vous prenez un bain…» écrivait la revue spécialisée allemande Uhrmacher-Woche. 

À l'époque où ces montres firent leur apparition (1942), les choses étaient bien différentes. La montre était considérée comme un compagnon indispensable dans la plupart des situations de la vie quotidienne. Naturellement, le contact avec l'eau n'était jamais exclu. Les techniciens de la maison horlogère Alpina virent cela comme un défi. Les clients et les revendeurs réclamèrent des montres-bracelets dotées de boîtiers étanches. Après plusieurs années de développement, la montre Alpina 4, à la fois sportive et fonctionnelle, fut dévoilée pour la première fois en 1938. Son nom fut choisi en référence à ses quatre qualités principales : une forte résistance aux champs magnétiques, un dispositif « Incabloc » protégeant les pivots du balancier face au risque de rupture, un boîtier hautement résistant en acier inoxydable, et enfin sa principale caractéristique, l'étanchéité du boîtier de type « Genève ». Sa couronne spécifiquement conçue fut brevetée. Malgré ses qualités exceptionnelles, cette montre ne pouvait toutefois être désignée comme une authentique montre de plongée. Il fallut attendre 30 ans pour qu'Alpina dévoile sa première véritable montre de ce genre. 

Ainsi débuta l'âge d'or des montres de plongée, peut-on apprendre dans les annales de l'art de l'horlogerie. L'étanchéité à la pression se limitait alors à 10 bars, principalement en raison des équipements subaquatiques disponibles à cette époque. Peu de temps après, on vit l'apparition d'instruments professionnels capables de descendre facilement jusqu'à 200 mètres de profondeur. 

Les réserves d'oxygène étant limitées, le temps passé sous l'eau est extrêmement précieux. Pour favoriser la lecture des heures, des minutes et des secondes, et renseigner à tout moment le plongeur sur le temps d'immersion restant, les designers horlogers introduisirent non seulement des cadrans et des aiguilles luminescents, mais également le concept de lunette tournante. Pour des raisons de sécurité, la lunette tournante ne peut désormais plus être tournée que dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Ainsi, en cas de manipulation accidentelle, le temps d'immersion restant peut être diminué, mais en aucun cas augmenté. L'inventeur ayant fait breveter son dispositif au cours des années 1950, la concurrence avait le choix entre fabriquer des copies bidirectionnelles ou avancer dans une tout autre direction. 

C'est précisément ce que fit Ervin Piquerez SA (EPSA), un fabricant horloger basé à Bassecourt en Suisse. Forte de son expérience, cette manufacture présenta en 1956 un design de boîtier inédit, qui fut bientôt breveté. Comme cela est généralement le cas, le fond était vissé avec la carrure. Néanmoins, le boîtier « Super Compressor », étanche jusqu'à 20 bars, revendiquait une caractéristique totalement novatrice : un ressort intégré qui protégeait le joint en caoutchouc face aux risques de déformation dus à la compression exercée lors du vissage du boîtier. Mais le « Compressor » se distinguait également par une autre particularité technique : à mesure que la profondeur augmente, la pression aquatique qui en découle augmente elle aussi pour sceller encore plus solidement les deux blocs du boîtier. Ce nouveau boîtier se distinguait également par ses deux couronnes, la première dévolue au remontage et au réglage des aiguilles, la seconde destinée au réglage de la bague bidirectionnelle de plongée interne. Ce design sophistiqué était entièrement justifié. Il était virtuellement impossible de manipuler accidentellement le « dispositif de présélection individuelle du temps de plongée », comme le spécifie la norme applicable. Le troisième avantage de ce boîtier découlait de son design relativement plat, à la fois fonctionnel et élégant.

Rien d'étonnant à ce que EPSA soit parvenu à fidéliser de nombreuses marques horlogères au fil des années. L'un de ces clients n'était autre qu'Alpina. En 1967, la marque mit sur le marché la fameuse « Alpina 10 ». Le boîtier « Super Compressor », étanche à 20 bars, abritait le calibre automatique 572C. Le boîtier « Super Compressor », extrêmement étanche, est immédiatement reconnaissable par ses couronnes cannelées et par son fond frappé d'une représentation stylisée d'un casque de plongée. 

La Seastrong Diver Heritage 2016 

Cinquante ans plus tard, cette fameuse montre de plongée est de retour dans la collection Alpina, sous l'appellation « Seastrong Diver Heritage ». Deux éléments font référence à son illustre devancière des années 1960 : le bord droit du boîtier ainsi que la bague tournante, qui était, à juste titre, logée à l'intérieur du boîtier. Au moyen de la couronne, la bague tournante se règle facilement à 2 heures. L'utilité de la piste des 60 minutes ne se limite pas à la plongée. À titre d'exemple, il est tout à fait possible de positionner la flèche de manière à ce que l'aiguille des heures indique le temps de stationnement restant. Grâce à son design moderne, le boîtier en acier inoxydable (élargi à 42 mm de diamètre), avec son fond gravé vissé, affiche une étanchéité jusqu'à 30 bars, soit une profondeur de 300 mètres. La montre est animée par le mouvement automatique AL-525. Il s'agit du calibre SW 200 de Sellita, fiable, robuste et précis, auquel Alpina a ajouté son soin coutumier du détail, façonnant le rotor monté sur roulements à billes avec la forme asymétrique chère à la marque. Le balancier accomplit 28 800 alternances par heure. Entièrement remonté, il bénéficie de 38 heures de réserve de marche.

Le choix du cadran peut s'avérer un exercice délicat. Les admirateurs du style vintage opteront pour le design clair-obscur traditionnel. Les amateurs d'élégance discrète pencheront quant à eux pour le modèle noir.